Conjoints de fait

Peu importe le nombre d’annĂ©es de vie commune, les conjoints de fait n’ont pas les mĂȘmes droits que les gens mariĂ©s.

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union libre

Pourcentage des Québécois qui choisissent de vivre en union libre
– comparativement à 13% des Canadiens.

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naissances hors mariage

Pourcentage des enfants nés hors mariage au Québec.
Le QuĂ©bec est la seule province qui n’a pas de loi permettant Ă  un conjoint de fait de demander une pension alimentaire de l’autre en cas de rupture.

UN PEU D’HISTOIRE


Pendant des siĂšcles, le mariage a Ă©tĂ© une institution incontournable, la fondation mĂȘme de la sociĂ©tĂ©, le nuclĂ©us de l’organisation sociale.

Le but? ProcrĂ©er, certes, mais surtout former des alliances entre deux familles, afin de gĂ©rer et protĂ©ger le patrimoine commun et assurer sa transmission aux gĂ©nĂ©rations futures. Alliance, patrimoine, hĂ©ritage
 Avons-nous oubliĂ© quelque chose? Et l’amour? Pas si important, au contraire : l’amour Ă©tait longtemps condamnĂ© par les dirigeants, car il causait la quĂȘte du plaisir charnel, ce qui Ă©tait Ă  proscrire
 on pouvait perdre la tĂȘte!

Pour savoir plus


C’est vers 1550, face aux mariages clandestins (avec son lot de problĂšmes : bigamie, divorce, mariage des enfants sans le consentement des parents) que l’Église catholique dĂ©cide d’exercer un plus grand contrĂŽle sur la cĂ©lĂ©bration du mariage. Le Concile de Trente impose la publication des bans et la prĂ©sence du curĂ© et d’un autre tĂ©moin pour que le mariage soit reconnu. De plus, le curĂ© doit tenir un registre des mariages. Au QuĂ©bec, le mariage Ă©tait soutenu et protĂ©gĂ© par l’Église catholique. À l’extĂ©rieur du clergĂ© le cĂ©libat avait trĂšs peu de place dans la sociĂ©tĂ© canadienne-française. Le mariage permettait d’assurer une continuitĂ© culturelle, encourageait la fĂ©condation et garantissait la survie de la langue française en AmĂ©rique du Nord. L’union hors mariage, le concubinage, Ă©tait Ă©cartĂ©e de la norme sociale et ces unions « illĂ©gitimes » Ă©taient sĂ©rieusement dĂ©couragĂ©es par l’Église, mais Ă©galement par l’État, dont les dirigeants faisaient partie des familles bourgeoises cherchant Ă  Ă©viter des litiges successoraux par des enfants illĂ©gitimes. Lors des discussions constitutionnelles de 1867, il fut dĂ©cidĂ© que le gouvernement fĂ©dĂ©ral aurait compĂ©tence sur le mariage, et les provinces sur la cĂ©lĂ©bration du mariage. Le clergĂ© canadien-français retient donc le contrĂŽle sur la façon de cĂ©lĂ©brer le mariage, mais est aussi le dĂ©tenteur des registres. Naissances, mariages, dĂ©cĂšs – toute cette information est gardĂ©e par l’Église. D’ailleurs, ce n’est que rĂ©cemment que le Directeur de l’état civil a pris la relĂšve! Jusqu’en 1969, il Ă©tait impossible de se marier Ă  l’extĂ©rieur d’une Ă©glise, synagogue ou autre lieu de culte reconnu, car seulement les autoritĂ©s religieuses pouvaient tenir les registres de mariage. C’est l’Église catholique au QuĂ©bec qui a demandĂ© de permettre des mariages civils, soit des mariages Ă  l’extĂ©rieur des lieux de cultes. L’Église avait rĂ©alisĂ© que plusieurs couples venaient s’y marier par obligation, et non pas par croyance. La preuve : en 1969, la proportion des mariages religieux Ă©tait de 97,8 %. En 2005, elle passe Ă  66,1%. C’est au 20e siĂšcle que les valeurs romantiques prennent l’avant-scĂšne et que l’amour devient, en effet, un Ă©lĂ©ment crucial pour le mariage. Tisser des liens de couple dans la recherche du bonheur devient beaucoup plus important que tisser des liens entre deux familles pour simplement garantir une survie successorale. Les annĂ©es 50 amĂšnent la RĂ©volution tranquille : le rejet de l’Église, le mouvement fĂ©ministe, la contraception et l’accĂšs Ă  l’avortement, l’accĂšs des femmes aux Ă©tudes, tout cela fait en sorte que l’union entre l’homme et la femme est vu sous un nouvel angle. L’égalitĂ© des rapports dans le couple devient essentielle. À cela s’ajoute la reconnaissance que les mariages peuvent se terminer. Jusqu’en 1968, il Ă©tait impossible de divorcer au Canada. Les seuls divorces Ă©taient prononcĂ©s par une loi privĂ©e au Parlement Ă  Ottawa. Donc, inutile de dire qu’il fallait ĂȘtre fortunĂ© et avoir un bon rĂ©seau de contacts
 En 1968 la premiĂšre Loi concernant le divorce voit le jour et permet le divorce pour les raisons suivantes :

  • adultĂšre
  • sodomie, bestialitĂ©, viol ou un acte d’homosexualitĂ©
  • a mariĂ© une autre personne
  • cruautĂ© physique ou mentale
  • les Ă©poux vivent sĂ©parĂ©s depuis au moins trois ans

En 1985, la Loi concernant le divorce subit une rĂ©vision majeure et la Loi sur le divorce 1985, qui est la loi prĂ©sentement en vigueur – voit le jour. On reconnait, en tant que sociĂ©tĂ©, que les relations de couple ne sont pas Ă©ternelles et qu’il faut protĂ©ger les Ă©poux et les enfants en cas de rupture. Le divorce est maintenant plus souple, facile Ă  obtenir aprĂšs un an de sĂ©paration, et les consĂ©quences Ă©conomiques de la rupture sont prises en considĂ©ration. Avec cela, le nombre d’unions libre au QuĂ©bec ne cesse de croĂźtre. Les QuĂ©bĂ©cois se demandent : si l’élĂ©ment essentiel pour l’union de deux personnes est l’amour, pourquoi ai-je besoin de la bĂ©nĂ©diction de l’Église? Et si cette relation amoureuse peut se terminer par un divorce pourquoi ai-je besoin de me marier? Le mariage a mauvaise presse dans les yeux de beaucoup de QuĂ©bĂ©cois : il est considĂ©rĂ© comme Ă©tant basĂ© sur une obligation et, dans l’esprit de plusieurs et surtout des femmes, sur des relations inĂ©galitaires. On change mĂȘme les termes utilisĂ©s pour dĂ©crire nos partenaires : les mots « blonde » et « chum » remplacent « mari » et « femme ». Les conjoints de fait sont reconnus par la sociĂ©tĂ©.

Est-ce que le mariage est une institution en voie de disparition au Québec?

Les QuĂ©bĂ©cois de moins de 35 ans optent pour l’union libre dans une proportion supĂ©rieure aux autres canadiens (51% vs. 29%). 29% des QuĂ©bĂ©cois choisissent l’union libre lors d’une premiĂšre union, 69% lors d’une seconde union et 80% lors d’une troisiĂšme union. D’autre part, la rĂ©forme du droit de la famille a Ă©tĂ© mise en branle. Des propositions ont Ă©tĂ© faites demandant des changements pour les conjoints de fait, notamment, d’imposer une compensation lorsque le couple a des enfants et que l’un des parents a fait des sacrifices financiers, et de protĂ©ger la rĂ©sidence des enfants, etc. À suivre


VOS DROITS

Comme beaucoup de Québécois vivant en union libre, il est fort probable que vous ne connaissiez pas vos droits, ni les conséquences juridiques des gestes quotidiens que vous posés dans votre vie de couple.

La perception que vous avez de votre situation juridique, parfois mal influencĂ©e par des lois fiscales ou des croyances gĂ©nĂ©rales, est peut-ĂȘtre fausse et pourrait finir par vous coĂ»ter trĂšs cher.

Renseignez-vous sur vos droits. IdĂ©alement, vous connaitriez vos droits en dĂ©but d’union, pas juste Ă  la rupture, alors le plus tĂŽt sera le mieux.

La meilleure façon de connaitre vos droits, c’est de rencontrer une de nos professionnels. AprĂšs avoir survolĂ© votre situation et vous avoir posĂ© les questions qui s’imposent, notre Ă©quipe saura vous conseiller.

Également, nous vous invitons Ă  vous procurer le livre Être conjoints de fait: pour une vie Ă  deux sans souci
 Tout ce que vous devez (absolument!) savoir sur l’union libre au QuĂ©bec, Ă©crit par Me Sylvie Schirm et publiĂ© par QuĂ©bec AmĂ©rique, qui s’avĂšre ĂȘtre un ouvrage qui vous aidera Ă  connaitre vos droits et vos obligations en tant que conjoint de fait.

MYTHES ET RÉALITÉS

Voici un petit test pour voir ce que vous connaissez de vos droits


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ENRICHISSEMENT INJUSTIFIÉ

Notre cabinet a dĂ©veloppĂ© une expertise dans les dossiers d’enrichissement injustifiĂ©, autant en demande qu’en dĂ©fense.

Au QuĂ©bec, les conjoints de fait n’ont pas de recours prĂ©vu dans la loi pour la sĂ©paration de leurs biens, ni pour des rĂ©clamations monĂ©taires. Hormis les recours prĂ©vus pour la garde et la pension alimentaire pour enfants, le seul recours qui existe est celui prĂ©vu Ă  l’article 1493 C.c.Q. :

Pour savoir plus


1493. Celui qui s’enrichit aux dĂ©pens d’autrui doit, jusqu’à concurrence de son enrichissement, indemniser ce dernier de son appauvrissement corrĂ©latif s’il n’existe aucune justification Ă  l’enrichissement ou Ă  l’appauvrissement.

Ainsi, pour qu’un recours en enrichissement injustifiĂ© puisse naĂźtre, les 3 Ă©lĂ©ments suivants doivent ĂȘtre rĂ©unis:
i) L’enrichissement d’une partie;
ii) L’absence de tout motif juridique à cet enrichissement;
iii) L’appauvrissement corrĂ©latif de l’autre partie.

Les tribunaux doivent appliquer les Ă©lĂ©ments d’analyse avec souplesse et les principes doivent s’appliquer en fonction du contexte particulier de chaque cas d’espĂšce. Donc en effet, le tribunal a une certaine discrĂ©tion.

En 2011, la Cour SuprĂȘme du Canada, le plus haut tribunal du pays, a rendu un jugement clĂ© dans l’affaire Kerr c. Baranow (aussi connue comme Vanasse c. SĂ©guin) 2011 CSC 10. Cet arrĂȘt s’applique au QuĂ©bec.

Voici un bref résumé des faits :

Mme Vanasse a fait vie commune avec M. SĂ©guin pendant 12 ans, et deux enfants sont nĂ©s de leur union. Les deux travaillent pendant les quatre premiĂšres annĂ©es de la relation. Madame quitte toutefois son emploi pour s’occuper des enfants. Quelques annĂ©es plus tard, M. Seguin vend son entreprise pour 11 millions de dollars et cesse de travailler.

Durant la vie commune, monsieur donne Ă  madame la moitiĂ© de la rĂ©sidence familiale et contribue Ă  ses REÉR. À la suite de la rupture, madame prĂ©sente une rĂ©clamation pour enrichissement injustifiĂ©.

Le tribunal de premiĂšre instance lui accorde presque 1 million de dollars. La Cour d’appel de l’Ontario renverse ce jugement, et la Cour SuprĂȘme du Canada maintient le jugement de premiĂšre instance.

Mme Vanasse a eu droit à la moitié de la valeur de la richesse accumulée par monsieur au cours de la période de la vie commune, moins la valeur de sa part dans la résidence familiale et ses REER.
Les principes de ce jugement s’appliquent au QuĂ©bec. Tout rĂ©cemment, dans l’affaire Droit de la famille 182048, 2018 QCCS 4194, l’honorable juge Robert Mongeon de la Cour supĂ©rieure a accordĂ© Ă  une ex-conjointe de fait 20% de la richesse de son ex-conjoint, car sans elle, il n’aurait pas Ă©tĂ© capable d’accumuler un tel actif. Ce jugement est portĂ© devant la Cour d’appel et nous attendons la dĂ©cision.

Les demandes en enrichissement injustifiĂ©e sont de plus en plus nombreuses. La rĂ©forme qui a Ă©tĂ© mise en branle promet de traiter de ces situations, mais rien n’est encore certain pour le moment. Entretemps, une solution pour Ă©viter des litiges : la signature du contrat de vie commune.


Notre cabinet peut vous assister dans votre recours en enrichissement injustifiĂ©e, tant en demande qu’en dĂ©fense.

CONTRAT DE VIE COMMUNE

Si vous vivez en couple sans ĂȘtre mariĂ©, cette section s’adresse Ă  vous! Le contrat de vie commune est l’outil privilĂ©giĂ© pour organiser votre vie de couple :

Pour vous protĂ©ger en cas de rupture ou dĂ©cĂšs Pour avoir des ententes claires qui seront respectĂ©es Pour protĂ©ger votre famille en cas de votre dĂ©cĂšs Pour Ă©viter des mĂ©sententes qui peuvent dĂ©chirer une famille Pour Ă©viter des litiges coĂ»teux et pĂ©nibles Pour Ă©viter une reddition de compte Ă  la fin de la vie commune Pour Ă©viter le partage de biens qu’un conjoint considĂšre le sien Pour Ă©viter un dĂ©sĂ©quilibre dans la contribution de chacun Ă  la vie familiale

Qu’est-ce qu’un contrat de vie commune?
Il s’agit d’une entente signĂ©e par deux personnes vivant en union libre (donc 2 personnes non-mariĂ©es). Ce document est aussi valide que tout contrat. Il reprĂ©sente les ententes prises entre les conjoints concernant leurs finances, leurs biens, leurs enfants, le lieu de leur rĂ©sidence, etc.

Pour savoir plus


.Ce contrat doit ĂȘtre respectĂ© non seulement par le couple, mais aussi par les tiers (hĂ©ritiers, institution financiĂšre, etc.).

Voici la cause de Manon et Richard. Si le couple avait signĂ© un contrat de vie commune reconnaissant le don des parents de Manon, le litige n’aurait pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire et le couple aurait Ă©pargnĂ© argent, temps, angoisse


Richard et Manon font vie commune pendant 15 ans., sans jamais ĂȘtre mariĂ©s. Le couple loue d’abord la maison appartenant aux parents de Manon, laquelle ils souhaiteraient acheter un jour. En 2001, le couple signe une option d’achat suivie d’une promesse d’achat quatre ans plus tard. L’immeuble vaut 280 000 $, mais l’achat se fait pour 150 000 $. En effet, les parents de Manon veulent aider leur fille. La promesse d’achat dit que la somme de 130 000 $ est un don d’équitĂ© des parents de Manon et la maison est achetĂ©e au nom de Manon et Richard.
Trois mois plus tard, la vie de couple se termine abruptement. Manon veut ĂȘtre dĂ©clarĂ©e seule propriĂ©taire de l’immeuble, car elle veut bĂ©nĂ©ficier du don de ses parents. Richard prĂ©tend que le terme « don » contenu Ă  la promesse d’achat Ă©tait inscrit uniquement pour obtenir l’hypothĂšque de la banque. Manon doit entreprendre des procĂ©dures pour rĂ©cupĂ©rer l’immeuble. Heureusement pour Manon et ses parents, la Cour reconnaĂźt que la somme de 130 000 $ Ă©tait un don Ă  Manon, et non au couple sinon Manon aurait Ă©tĂ© dans l’obligation de partager l’immeuble avec Richard et de partager le don

Guertin c. Blanchette, 755-17-000637-069, le 30 octobre 2008, juge HĂ©lĂšne Poulin

Pourquoi ai-je besoin d’un contrat?

Contrairement aux gens mariĂ©s, qui sont protĂ©gĂ©s par les articles du Code civil du QuĂ©bec, et la Loi sur le divorce, il n’y a aucune loi qui protĂšge les conjoints de fait en cas de rupture ou dĂ©cĂšs. Donc, les gens qui vivent ensemble sans ĂȘtre mariĂ©s peuvent se trouver dans des situations juridiques difficiles qui risquent de coĂ»ter trĂšs cher en frais d’avocat, en Ă©motions et en stress!

Le contrat est une façon simple et abordable de mettre par Ă©crit les ententes que vous avez pour votre couple et pour votre famille. Le contrat vous permet d’indiquer clairement vos prioritĂ©s et vos besoins, protĂ©geant ainsi toutes les parties impliquĂ©es.

Le contrat de vie commune reprĂ©sente la volontĂ© des signataires et sera respectĂ© par les tribunaux en cas de diffĂ©rend. En effet, il y a Ă©normĂ©ment de causes devant les tribunaux entre anciens conjoints avec des rĂ©clamations de toute sorte, car aucun contrat de vie commune n’avait Ă©tĂ© signĂ©. Cependant, il y a trĂšs peu de causes oĂč les parties avaient signĂ© un contrat de vie commune. Cela est dĂ» au fait que les tribunaux respectent les contrats signĂ©s par les parties. Un bon exemple est la cause Pousaz c. Bouchard. Dans cette affaire, le litige entre les parties Ă©tait limitĂ©, car le couple avait signĂ© un contrat de vie commune.

Bref, le contrat est une façon d’éviter les litiges et les injustices lors de la fin de la vie de couple, que cela soit Ă  cause de la rupture ou du dĂ©cĂšs.

D’autre part, il ne faut pas oublier que les jugements sont publiĂ©s et accessibles Ă  tous par l’internet. Les causes qui n’impliquent pas des enfants sont donc publiĂ©es avec les noms de parties
 et toute l’information qui vous concerne! Une simple recherche par nom de famille permet de vous trouver, et de trouver tous les dĂ©tails croustillants de votre vie de couple et votre rupture!

Voici l’histoire de Chantal et Daniel.

Chantal et Daniel se rencontrent en 1985 et font vie commune pendant prĂšs de vingt ans. Chantal travaille dans le milieu de l’éducation, et Daniel, qui est handicapĂ© Ă  la suite d’un accident d’automobile, travaille dans le monde universitaire.
Les parties ne sont pas mariĂ©es, et n’ont pas d’enfant. Daniel s’achĂšte une maison Ă  son nom seul et Chantal contribue 10 000 $ pour la mise de fonds. Ensuite, Chantal paye Ă  Daniel 300 $ par mois pour sa part de la maison. Cette somme est diminuĂ©e Ă  150 $ par mois lorsque l’hypothĂšque est acquittĂ©e.
Chantal quitte Daniel en 2005 et lui rĂ©clame la somme de 85 000 $ Ă  titre de compensation pour les paiements qu’elle a faits pour la maison, et sa contribution en temps et services.
Chantal tĂ©moigne que Daniel avait promis de mettre la maison au nom des deux, mais qu’il n’a jamais fait les dĂ©marches. Daniel tĂ©moigne qu’il a mis Chantal bĂ©nĂ©ficiaire de son fonds de pension de l’UniversitĂ©, mais il a modifiĂ© cela suite Ă  la rupture.
Chantal rĂ©clame aussi une compensation pour les travaux mĂ©nagers qu’elle a effectuĂ©s autant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur de la maison, vu qu’elle les a faits presque exclusivement Ă  cause de la condition physique de Daniel, d’autant plus que ce dernier a reçu une compensation de plus de 18 000 $ de la SAAQ pour une aide-mĂ©nagĂšre.
La Cour conclut que Chantal a contribuĂ© Ă  50 % de l’emprunt hypothĂ©caire pour un total de 29 088 $. Le Tribunal conclut que Chantal a Ă©galement droit Ă  une compensation pour l’entretien de la maison. Daniel est condamnĂ© Ă  payer la somme de 50 000 $ Ă  Chantal pour son apport durant la vie commune.
Tremblay c. Therrien, 750-17-001030-067, le 25 juillet 2008, juge Lise Matteau.
Un contrat de vie commune aurait certainement Ă©vitĂ© ce litige, le stress reliĂ© aux procĂ©dures judiciaires, le paiement des honoraires juridiques et le paiement d’une compensation
 sans compter que le monde entier peut maintenant connaĂźtre la situation financiĂšre de Chantal et Daniel.

Qu’est-ce qu’on peut inclure dans un contrat?

Tout ce qui est lĂ©gal peut ĂȘtre inclus dans un contrat de vie commune! Vous pouvez prĂ©voir la façon de gĂ©rer vos finances, partager les dĂ©penses, prĂ©voir l’usage de la rĂ©sidence, le paiement des rĂ©novations, reconnaĂźtre les contributions en bien ou en service, prĂ©voir des clauses en cas de dĂ©cĂšs, exprimer vos principes concernant vos enfants, etc. Bref, il s’agit d’un document qui est fait sur mesure, selon vos besoins et vos prioritĂ©s.

Voici l’histoire de Marie-Ève et Benoit.

Marie-Ève et BenoĂźt font vie commune pendant 9 ans. À la fin de leur vie commune, BenoĂźt a un patrimoine qui a une valeur de 82 000 $ et Marie-Ève, de 750 $. La raison pour cela est que Marie-Ève a payĂ© les dĂ©penses de consommation (nourriture, frais de garderie, vĂȘtements de l’enfant) alors que Benoit achetait les biens tangibles (maison, bateaux, roulotte, REER, etc.). La rĂ©sidence familiale est achetĂ©e au nom de BenoĂźt seulement. BenoĂźt a bĂ©nĂ©ficiĂ© des travaux de rĂ©novation auxquels Marie-Ève a contribuĂ©, ainsi que les dĂ©penses de mĂ©nage qu’elle a payĂ©es durant la vie commune.
La Cour conclut que si un partage équitable des charges de ménage avait été opéré entre les parties, Marie-Ève aurait eu un patrimoine équivalent à 38 % des biens accumulés par Benoßt durant la vie commune. La Cour condamne donc Benoit à payer à Marie-Ève la somme de 31 000 $ à titre de compensation.
Breton c. Asselin, 200-22-039903-067, 27 juin 2008, juge André Cloutier.
Si ce couple avait signĂ© un contrat de vie commune, il y aurait eu une entente claire et prĂ©cise concernant les contributions de chacun et aussi, la façon de partager leurs biens et les dĂ©penses. Si Benoit tenait Ă  demeurer seul propriĂ©taire de la maison, cela aurait pu ĂȘtre prĂ©vu au contrat et le couple aurait pu convenir d’une façon de compenser Marie-Ève (achat de RÉER ou d’autres biens, par exemple).

Est-ce que c’est possible de le changer?

Oui, mais contrairement Ă  un testament qui peut ĂȘtre changĂ© n’importe quand Ă  l’insu de l’autre, tout changement au contrat de vie commune exige la signature des deux partenaires.

Autre exemple.

Pierrette et Michel font vie commune et signe un contrat de vie commune en 1990 par lequel les parties renoncent à tout recours l’une contre l’autre advenant rupture.

Quelques annĂ©es plus tard, le couple se sĂ©pare Ă  la demande de Michel et ce dernier signe un autre contrat, par lequel il s’engage Ă  verser Ă  Pierrette 200 $ deux fois par mois, et ce pendant 7 ans. Également, ce nouveau contrat prĂ©voit que Pierrette doit faire son possible pour devenir autonome lors de sa retraite.

Michel paye pendant 2 ans et par la suite, il dĂ©cide de ne plus payer, en prĂ©tendant que le contrat de vie commune signĂ© en 1990 avait prĂ©sĂ©ance sur le deuxiĂšme contrat et qu’il n’avait pas donnĂ© un consentement libre. La Cour n’est pas d’accord avec Michel et considĂšre que le deuxiĂšme contrat est tout Ă  fait valide. Cependant, vu la situation financiĂšre de Pierrette la Cour rĂ©duit l’obligation et ordonne Ă  Michel de verser 6 000 $ Ă  Pierrette Ă  titre de paiement final.

Beaudoin c. Jacques, 400-05-002841-006, le 21 mars 2001, juge Michel Richard

Conclusion? Un contrat est un contrat
 et il doit ĂȘtre respectĂ©, et il peut ĂȘtre modifiĂ© par les deux parties.

Notre cabinet peut vous aider dans la rĂ©daction d’un tel contrat. Contactez-nous!

LES ENFANTS

Si vous avez des enfants, vous ĂȘtes prĂ©occupĂ© par leur bienĂȘtre. Notre Ă©quipe saura vous guider Ă  prendre les bonnes dĂ©cisions Ă  leur Ă©gard, Ă  tout moment durant votre processus de sĂ©paration.

La garde

La premiĂšre question Ă  rĂ©gler suite Ă  une rupture est souvent celle de la garde des enfants. À cet Ă©gard, il existe plusieurs scĂ©narios possibles. Évidemment, si vous et l’autre parent ne vous entendez pas relativement Ă  la garde de vos enfants, vous devrez vous adresser au tribunal. Toutes les dĂ©cisions qui seront alors prises par le tribunal le seront en ayant en tĂȘte qu’une seule chose: le meilleur intĂ©rĂȘt de l’enfant. Ainsi, tous vos agissements et vos demandes devront aller dans ce sens.

Pour savoir plus


Qu’est-ce qui sera prĂ©fĂ©rable pour votre cas spĂ©cifique: la garde exclusive Ă  un parent? Des droits d’accĂšs Ă©quivalent Ă  un weekend sur 2? Des droits d’accĂšs prolongĂ©s? Ces droits d’accĂšs devraient-ils ĂȘtre supervisĂ©s? Est-ce prĂ©fĂ©rable d’instaurer une garde partagĂ©e? Selon quel type d’horaire? Qu’adviendra-t-il des congĂ©s fĂ©riĂ©s comme NoĂ«l ou PĂąques? Et que faire avec les vacances estivales? Serait-il bon pour les enfants de faire du “nesting” jusqu’au jugement final? Nos professionnels pourront vous aider Ă  dĂ©mĂȘler tout cela pour prendre les meilleures dĂ©cisions possibles pour vos enfants, et ce Ă  toutes les Ă©tapes de votre processus de sĂ©paration.

Certaines circonstances exceptionnelles pourraient vous pousser à partir du domicile familial avec vos enfants sans d’abord obtenir l’autorisation de l’autre parent. Si tel est votre cas, consultez-nous rapidement et avant de partir.

D’autres situations pourraient aussi vous pousser Ă  quitter le domicile familial en laissant les enfants avec l’autre parent, pour une courte pĂ©riode ou une plus longue. Encore ici, ce geste pourrait avoir des consĂ©quences importantes, voir mĂȘme irrĂ©versibles. Si tel est votre cas, consultez-nous rapidement et avant de partir.

Il vous faut Ă©galement Ă©viter de laisser perdurer une situation de garde qui est selon vous contraire Ă  l’intĂ©rĂȘt de vos enfants. En effet, lorsque le tribunal devra prendre une dĂ©cision relative Ă  vos enfants, la stabilitĂ© de ceux-ci sera un critĂšre considĂ©rĂ©. Ainsi, lorsqu’il s’agit d’une question de garde, agissez rapidement: le plus tĂŽt sera le mieux.

La prise de décision concernant les enfants

Au QuĂ©bec, contrairement Ă  ailleurs dans le monde, avoir la garde physique d’un enfant ne vous donne pas le droit de prendre seul toutes les dĂ©cisions le concernant. En effet, Ă  moins de situations exceptionnelles oĂč un parent aurait Ă©tĂ© dĂ©chu de ses droits par un tribunal, les deux parents exercent conjointement l’autoritĂ© parentale et doivent prendre ensemble les dĂ©cisions d’importance concernant leurs enfants: le choix d’école, les soins de santĂ© Ă  prodiguer ou non, les pratiques religieuses, la nourriture (ex : vĂ©gĂ©tarisme), certaines activitĂ©s, etc.

Ainsi, vous devez consulter et obtenir l’autorisation de l’autre parent avant d’agir. Si vous et l’autre parent ne vous entendez pas sur une de ces dĂ©cisions importantes concernant vos enfants, il vous sera possible de vous adresser au tribunal pour faire trancher la question, et ce que vous ayez ou non la garde physique de l’enfant. S’il est impossible pour vous d’attendre l’autorisation du tribunal, consultez-nous avant d’agir.

La pension alimentaire pour enfants

La Loi prĂ©cise que les deux parents doivent subvenir aux besoins de leurs enfants. Puisque cette obligation lĂ©gale survit Ă  la rupture du couple, les parents doivent continuer Ă  contribuer financiĂšrement aux besoins de leurs enfants aprĂšs leur sĂ©paration. C’est ce qu’on appelle la pension alimentaire payable pour les enfants (Ă  ne pas confondre avec la pension alimentaire payable au bĂ©nĂ©fice de l’ex-Ă©poux(se)).

Cette pension alimentaire pour enfants est avant tout dĂ©terminĂ©e en fonction des revenus des parents, puis modulĂ©e en tenant compte du temps de garde de chacun. Ainsi, plus votre salaire est Ă©levĂ© et moins vous passez de temps avec vos enfants, plus la pension alimentaire pour enfants que vous devrez payer sera grande. De la mĂȘme façon, si vous et l’autre parent gĂ©nĂ©rez chacun un revenu brut annuel de 65 000 $ et que vous vous partagez la garde de votre enfant Ă©galement (chacun 50% du temps), aucune pension alimentaire pour enfants ne sera payable. Par contre, si dans ce mĂȘme scĂ©nario, vous gĂ©nĂ©rez un revenu brut annuel de 100 000 $, c’est vous qui devrez payer une pension alimentaire pour enfants Ă  l’autre parent, et ce mĂȘme si une garde partagĂ©e est en place.

La pension alimentaire pour enfants ainsi payable est déterminée en fonction de barÚmes établis par la Loi. Nous pourrons vous assister à faire les calculs nécessaires.

Puisque cette pension alimentaire est basĂ©e sur les revenus bruts des parents, il existe certaines situations (revenus d’entreprise, compagnies contrĂŽlĂ©es par le payeur, bĂ©nĂ©fices non-rĂ©partis, dĂ©penses personnelles payĂ©es Ă  mĂȘme l’entreprise, revenus d’investissements, revenus au noir ou non-dĂ©clarĂ©s, refus du payeur de travailler, etc.), oĂč il sera utile de demander au tribunal d’imputer (c’est-Ă -dire d’ajouter) un revenu Ă  l’autre parent, afin que la pension alimentaire puisse ĂȘtre fixĂ©e adĂ©quatement et de façon juste.

Il importe de mentionner que la pension alimentaire pour enfant a Ă©tĂ© dĂ©fiscalisĂ©e il y a plusieurs annĂ©es, ce qui veut dire que les montants versĂ©s Ă  ce titre sont nets d’impĂŽt (donc non-dĂ©ductible pour celui qui la paye, et non-imposable pour celui qui la reçoit).

Contrairement Ă  la croyance gĂ©nĂ©rale, la pension alimentaire pour enfants ne s’éteint pas lorsque l’enfant atteint l’ñge de 18 ans. En fait, la pension alimentaire sera payable tant que votre enfant sera considĂ©rĂ© comme Ă©tant “dĂ©pendant financiĂšrement” de ses parents. RĂšgle gĂ©nĂ©rale, mĂȘme si votre enfant est ĂągĂ© de plus de 18 ans, s’il est aux Ă©tudes Ă  temps plein, la pension alimentaire pour enfants continuera d’ĂȘtre payable. Il existe plusieurs particularitĂ©s en ce qui concerne la pension alimentaire payable au bĂ©nĂ©fice d’un enfant majeur, et il faudra prendre en considĂ©ration votre cas particulier. Un de nos professionnels saura vous conseiller.

Les frais particuliers

À la pension alimentaire de base pour enfants peuvent s’ajouter d’autres frais que les parents devront assumer, en proportion de leurs revenus respectifs. C’est ce qu’on appelle les frais particuliers. Ces frais inclus notamment:

  • les frais de garde (garderie, service de garde Ă  l’école, etc.);
  • l’école privĂ©e;
  • les Ă©tudes postsecondaires;
  • l’orthodontie;
  • les mĂ©dicaments non-couverts par l’assurance;
  • les activitĂ©s sportives de compĂ©tition, comme la gymnastique, l’équitation, le hockey, le soccer, etc.;
  • etc.

En ce qui concerne les frais particuliers, gardez en tĂȘte qu’avant d’engendrer un tel frais, vous devez obtenir l’autorisation de l’autre parent si vous souhaitez pouvoir lui rĂ©clamer le remboursement de cette dĂ©pense. Si l’autre parent refuse d’engendrer un tel frais, ou mĂȘme s’il refuse de vous rembourser un tel frais, vous pourrez vous adresser au tribunal pour faire trancher ces questions. Nous pouvons vous assister dans cette dĂ©marche.

Par exemple, Karen et Martin sont les parents de Thomas, un petit garçon de 11 ans qui dĂ©bute sa 6e annĂ©e du primaire cette annĂ©e. MalgrĂ© leur sĂ©paration il y a 2 ans, Karen et Martin ont toujours rĂ©ussi Ă  s’entendre pour les dĂ©cisions relatives Ă  leur fils. Est maintenant arrivĂ© le temps oĂč les parents doivent inscrire Thomas Ă  l’école secondaire. C’est lĂ  que le problĂšme arrive. Ils ne s’entendent plus. Karen veut inscrire Thomas Ă  l’école privĂ©e. Elle pense que le suivi serrĂ© qui est fait Ă  cette Ă©cole privĂ©e aidera Thomas avec ses problĂšmes de comportement, et pense aussi que la concentration sportive qui est offerte sera bĂ©nĂ©fique pour lui. Karen veut offrir ce qu’il y a de mieux Ă  Thomas et dit que la situation financiĂšre combinĂ©e des parents est plus que suffisante pour lui offrir ce luxe. Martin, lui, n’est pas du tout d’accord. D’abord, puisque c’est lui qui gĂ©nĂšre le plus de revenus, il sait que c’est lui qui devra assumer seul une grande partie des frais de cette Ă©cole privĂ©e. De plus, il ne pense pas que Thomas ait des problĂšmes de comportements qui nĂ©cessitent la frĂ©quentation de l’école privĂ©e, et soutient que l’école publique du quartier – celle-lĂ  mĂȘme qui a Ă©tĂ© frĂ©quentĂ©e par Karen et Martin – offre tout autant de services. À tout Ă©vĂ©nement, Martin pense que l’école privĂ©e, ce n’est pas “la vrai vie” et souhaite offrir Ă  son fils une Ă©ducation publique, ce qui est plus prĂšs de ses valeurs parentales. Bref, Karen et Martin ne s’entendent pas. Dans une telle situation, Karen pourra s’adresser au tribunal pour demander Ă  ĂȘtre autorisĂ©e Ă  inscrire Thomas Ă  l’école privĂ©e et forcer Martin Ă  assumer sa partie des frais. Évidemment, Martin se dĂ©fendra et expliquera sa position. Le tribunal tranchera, aprĂšs avoir entendu la preuve, en rendant la dĂ©cision qui sera la meilleure pour l’enfant Thomas.

À NOTER: Relativement aux enfants, tant en ce qui concerne la garde, l’autoritĂ© parentale, la pension alimentaire pour enfants que les frais particuliers, les rĂšgles sont les mĂȘmes que vous soyez mariĂ© ou non.

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