Nous vivons une crise sans précédent, nul besoin de le répéter.  Comment gérer la garde des enfants, les contacts durant ce temps de crise? Les échanges, les craintes, la disponibilité pour les garder?  Que faire si on craint qu’un enfant puisse être à risque de contagion avec l’autre parent? Ou que l’autre parent est insouciant?

Voici quelques suggestions :

VOUS ET VOTRE EX DEVEZ TRAVAILLER.  QUE FAIRE AVEC LES ENFANTS?

D’abord, essayer de voir qui peut garder les enfants.  La conjointe de votre ex a une fille de 16 ans disposée à garder? Le chum de votre ex est disponible?  La nouvelle blonde est disponible, mais elle les laisse manger des chips? On s’en fout.  Ce n’est vraiment pas le temps de s’inquiéter de cela. Acceptez, même si vous ne l’aimez pas trop.  Laissez les rancunes ou les ressentis de côté – les enfants seront gardés dans un milieu connu, ce qui est toujours plus rassurant pour eux. 

Vous n’avez personne pour garder les enfants?  Divisez le temps avec votre ex et négociez avec votre employeur pour réorganiser votre horaire de travail.  Soyez compréhensif – vous êtes tous les deux dans la même situation et donc vous devez travailler de concert et non un contre l’autre. Le travail de l’un est aussi important que celui de l’autre. Les revenus des deux parents servent à la famille.

VOUS APPRENEZ QU’UNE PERSONNE QUE VOUS AVEZ FRÉQUENTÉE A ÉTÉ TESTÉE POSITIF ET VOUS AVEZ DES SYMPTÔMES?

Vous devez immédiatement aviser l’autre parent pour prendre les mesures qui s’imposent même si cela implique que vous ne voyez pas vos enfants.  Cacher cette réalité et mettre les enfants et d’autres à risque peut amener des conséquences sérieuses et même ouvrir la porte à des poursuites civiles en dommages. 

Et si votre ex apprend qu’il ou elle a été exposé au coronavirus alors que les enfants sont chez elle/lui? Alors vous devez accepter de ne pas exercer votre garde, car toute la famille doit être en isolement obligatoire afin de ne pas propager le virus.  Cela ne sera pas considéré comme un non-respect du jugement lorsque des mesures urgentes sont émises par l’État.  Les enfants sont des vecteurs de cette maladie.

VOUS CRAIGNEZ QUE VOTRE EX EST À RISQUE DE CONTAGION

Être anxieux et avoir une crainte fondée sont deux choses différentes. Nous sommes présentement tous à risque d’attraper la COVID-19.  Il faut donc que le risque soit réel – par exemple, une personne dans l’entourage proche a testé positif et les enfants sont chez l’ex.  Ce n’est pas le temps d’exiger le retour des enfants pour exercer votre garde selon le jugement.  C’est le temps de penser au meilleur intérêt des enfants et organiser une autre façon de communiquer avec eux pendant l’isolement.  Pensez à eux, et non à vous!

VOUS NE VOULEZ PAS ENVOYER LES ENFANTS CHEZ L’EX?

Vous pensez que votre ex est à risque pour son milieu de travail ou ses fréquentations et vous ne voulez pas lui retourner les enfants? Vous devez tout d’abord discuter avec l’autre parent.  Et pour l’amour du ciel, respectez-vous un peu.  Si un parent vous dit J’ai des craintes il ne faut pas répondre Tu es une hystérique.  Il faut rassurer le parent inquiet, en discuter et ÉVALUER LES RISQUES ENSEMBLE. Ce n’est pas le temps de s’obstiner à l’application d’un jugement à la lettre si la santé de vos enfants est en jeu, mais d’autre part, il y a un jugement en place, vous devez le respecter jusqu’à nouvel ordre. Le gros bon sens est de mise!

VOTRE EX FAIT FI DES CONSIGNES?

L’autre parent croit que le gouvernement exagère, ou que tout cela est un complot? Si cette attitude met les enfants à risque – par exemple, le parent laisse rentrer à la maison des clients ou des amis ou permet des regroupements chez lui – vous avez tout à fait le droit de protéger votre enfant de cette attitude.  Cependant, si un jugement est en place, vous devez le respecter – quoi faire?

Dans ce cas, contactez votre avocat(e).  Il est possible qu’une mise en demeure soit suffisante ou que les avocats puissent se parler afin de trouver des solutions.  Ultimement, il reste le recours aux tribunaux pour obtenir une ordonnance de sauvegarde dans le but de protéger les enfants.  Mais attention : les tribunaux entendent les cas urgents seulement et l’urgence doit être réelle.  

MOT DE LA FIN

Les études démontrent que le conflit entre les parents est ce qui est le plus dommageable pour un enfant.  Alors que l’anxiété des enfants est augmentée par la crise actuelle, il ne faut surtout pas en ajouter!  Déjà, ils ressentent notre anxiété.  Les mettre au centre d’un conflit parental dans la situation actuelle est impardonnable.  Ne pensez pas à vous – pensez à eux – vos enfants, eux, ils ont besoin de DEUX PARENTS RASSURANTS dans ces temps difficiles!

L’équipe de Schirm & Tremblay Avocats